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La Belle et la Bête



Après le retour fracassant des productions Disney en tête du box-office mondial au début des années 90 (tendance amorcée avec La Petite Sirène), les studios en question ont enchaîné les cartons critique et public, d'Aladdin au Roi Lion, en passant par cette Belle et la Bête, mise à nouveau sous les feux des projecteurs en cette année 2002 (ressortie salles I-Max et édition collector dantesque en octobre).

Inutile de revenir en détails sur l'histoire de ce conte intemporel, et sur la morale qui l'accompagne (la vraie beauté est celle qui vient du coeur), mais attardons-nous sur le traitement qui en a été fait par les studios de la petite souris Mickey... Peut-on parler de réussite sur tous les plans ? Certainement.

Esthétiquement et scénaristiquement tout d'abord, le film atteint un degré de qualité quasi-irréprochable, avec un niveau qui frise le sublime et la perfection, aussi bien dans l'ambiance générale (le village) et dans la verve comique (les objets animés du château), que dans -chose rare dans un film d'animation très grand public- le domaine poétique. Scènes contemplatives, chansons inspirées, tout est très abouti et confine à l'exceptionnel.

En outre, les personnages sont immédiatement attachants, jusqu'aux seconds rôles délicieusement pervers (Gaston et son valet bêta). Comme à l'accoutumée dans une production de ce type, l'on ne saurait se passer de ressorts comiques, et cette fois des objets en sont les dignes fers de lance. Du chandelier Lumière à la théière Mrs Samovar, l'originalité de ces protagonistes comiques n'a d'égale que leur aptitude à être tour à tour courageux (tous unis dans un dernier espoir de discréditer la Bête) et même émouvants (impuissants face à l'idylle -supposée impossible- des deux héros de l'histoire). Rien à voir avec le comique forcé et la platitude des gargouilles du Bossu de Notre-Dame, ou les deux compagnons de Pocahontas dans le film éponyme...

Et, fait rarissime dans la production animée de ces dernières décennies, Disney pousse même les spectateurs à s'intéresser aux livres (par le biais de la Belle, promenant sa silhouette dans une librairie de façon très régulière) ! Qui a dit que les dessins animés ne pouvaient qu'abrutir les esprits influençables de nos chères têtes blondes, les détournant purement et simplement des ouvrages... ?

Mais, au-delà d'une morale un peu facile et convenue sur l'être et la paraître, le film replonge le spectateur en enfance, et émeut tout autant qu'il captive : de fait, la Belle et la Bête version Disney est du niveau de ses plus glorieux prédecesseurs (la Belle au bois dormant ou même Blanche-Neige). Le temps ne devrait pas avoir d'emprise sur ce film, au contraire de la Bête elle-même, dont la vie ne tient qu'au bon vouloir des pétales d'une rose... Une oeuvre assurément mature et aussi intemporelle que le conte dont elle s'inspire.

Gersende Bollut



Fiche d'identité


- Titre original : Beauty and the Beast.
- Origine : Etats-Unis - Couleurs - 1 h 27 min.
- Date de sortie France : 21 octobre 1992 - reprise le 1er janvier 2002.
- Production : Walt Disney Pictures.
- Réalisateurs : Gary TROUSDALE et Kirk WISE.
- Scénario : Roger ALLERS et Linda WOOLVERTON.
- Doublage VO : Paige O'HARA, Robby BENSON, Richard WHITE, Jerry ORBACH, David Ogden STIERS, Angela LANSBURY...
- Musique : Alan MENKEN.
- Box-Office France : 4.189.365 entrées.
- Sortie DVD : 8 octobre 2002.
- Lien Internet : www.disney.fr/DisneyVideos

 

"Une oeuvre assurément mature et aussi intemporelle que le conte dont elle s'inspire"