Hellraiser
: le Pacte

Clive
BARKER, considéré comme le Stephen KING britannique, signe,
en 1987, un classique du cinéma d'horreur et du gore, et en même temps
crée toute une mythologie qui lui est propre : Hellraiser.
Clive
BARKER est alors reconnu en Angleterre pour ses "Livres de Sang". Ces
nouvelles, regroupées en six recueils, présentaient des histoires
horrifiques et fantastiques très variées et, après avoir vu Hellraiser,
on sent bien qu'on a affaire au même auteur, rien qu'en lisant l'introduction
de ses livres : les morts ont marqué toutes leurs histoires sur le
corps d'un escroc se faisant passer pour un médium.
Il
allait réaliser avec ce film son premier long métrage. Il n'en était
pourtant pas à son premier coup d'essai puisqu'il avait déjà
signé la réalisation de deux courts-métrages où l'on pouvait
déjà apercevoir Doug BRADLEY (qui joue un rôle très important dans Hellraiser)
: Salomé, en 1973, et The Forbidden (adaptation d'une de ses nouvelles)
en 78. C'est après avoir été déçu par les
adaptations de son œuvre à l'écran (Underworld en 85 et Rawhead Rex
un an après) qu'il décidait d'adapter lui-même sa longue nouvelle
"The Helbound Heart", inédite à l'époque (elle sort en 91 en Angleterre
mais n'est pas traduite en France).
ON
N'EST JAMAIS AUSSI BIEN SERVI QUE PAR SOI-MÊME
Le
film a été commencé dès 1986 et a été produit avec un budget d'un million
de dollars, et devait au départ s'appeler Sadomasochist From Beyond
The Grave (!). On peut trouver dans le casting des amis de Clive BARKER,
dont Doug BRADLEY, ami d'université qui joue ici le rôle du chef des
cénobites.
Larry
et sa femme emménagent dans une nouvelle maison. C'est là que
vivait le frère de Larry qui a disparu mystérieusement, après avoir
acheté une boîte qui ouvre les portes d'une dimension parallèle à la
nôtre, celle de l'enfer... (le frère avait été l'amant de sa belle-sœur)
Mais après que Larry se soit coupé et ait laissé tomber du sang
sur le sol, son frère revient sous la forme d'un démon et sollicite
son amante : il aura besoin de sang pour retrouver forme humaine ! Pendant
ce temps, les cénobites, gardiens de l'enfer, sont à sa poursuite...
Cette
œuvre est tout bonnement réussie. Si l'histoire peut sembler au départ
assez bancale, elle n'en reste pas moins très originale : elle nous
présente un nouveau type de monstres imaginés par l'écrivain -les cénobites-,
maîtres de la dimension parallèle où ils font subir à Frank de terribles
tortures mélangeant souffrance et plaisir. De ces créatures vient le
côté étrange et attirant du film, basé sur une ambiance très glauque,
troublante et vraiment particulière. Le film reste assez gore (mais
pas énormément si on le compare à Braindead), et ici c'est le sang qui
va faire revenir Frank sur Terre. Il faut noter que les cénobites tiennent
un rôle assez important, bien que leur apparition à l'écran ne se fasse
que vers la fin. Pourtant, si elle ne dure pas très longtemps en comparaison
des suites directes d'Hellraiser (où ceux-ci, notamment le leader Pinhead,
sont présents pendant presque toute la durée des films), elle reste
néammoins très imposante.
Hellraiser
-le Pacte a tout de même été beaucoup censuré dans notre pays, mais
a eu un gros succès et a remporté trente millions de dollars de par
le monde. Trente fois plus qu'il n'en a coûté ! Le film donnera
le jour à cinq suites, dont un septième épisode, actuellement
en préparation et prévu pour 2004, qui se nommera Hellraiser
: Deader.
Seulement
trois de ces séquelles sont sorties en France (le troisième épisode
n'est même pas encore disponible en DVD) : Les Ecorchés : Hellraiser
II ; Hellraiser III : L'Enfer sur Terre ; et Hellraiser : Bloodline.
Seul le numéro 2 de la série apporte réellement quelque chose. Celui-ci
offre une bonne continuité à l'original, allant plus loin et nous apprenant
davantage sur l'univers des cénobites. Le troisième volet n'est selon
moi pas fondamentalement mauvais, mais on voit un peu trop les cénobites
et surtout il n'offre pas de réelle continuité à l'œuvre, changeant
même d'héroïne ! Enfin le quatrième n'a quasiment aucun rapport avec
l'original, Clive BARKER n'étant même pas crédité au générique. Il a
été tourné dans de mauvaises conditions et le film est au final signé
Alan SMITHEE, pseudonyme sous lequel se cachent les réalisateurs hollywoodiens
qui ne veulent pas être crédités ! Il n'est pourtant pas si mauvais,
mais reste de facture moyenne, surtout comparé à l'original.
Concernant
les Hellraiser 5 et 6, sortis directement en VHS et DVD, Clive BARKER
a annoncé qu'il avait été très déçu par le cinquième, le jugeant complètement
différent de l'oeuvre originelle.
NANAR GORE OU QUINTESSENCE DU GENRE ?
Mais
qu'en est-il du film qui nous intéresse ici, plus de quinze ans
après ? Il est certain qu'il a quelque peu vieilli, mais son ambiance
à la fois étouffante et étrange demeure bien vivace. Il reste
donc un vrai classique du cinéma d'horreur et du gore, à juste titre.
Johann
Gourlet

Fiche technique
- Origine : Royaume-Uni
- Couleurs - 1 h 34 mn.
- Date d'arrivée en France : 1988.
- Production : Christoper
FIGG.
- Réalisateur : Clive
BARKER.
- Scénario : Clive
BARKER, d'après son propre roman.
- Casting : Andrew
ROBINSON, Clare HIGGINS, Ashley LAURENCE, Sean CHAPMAN, Oliver SMITH,
Doug BRADLEY...
- Musique : Christopher
YOUNG.
- Box-Office France : NC.
- Sortie DVD : 25
octobre 2001, réédition le 8 janvier 2003.
- Lien
Internet :
http://www.anywhereout.com/cinema/hellraiser.php
|
|
|
|
"Des
cénobites vient le côté étrange et attirant du film, basé sur
une ambiance très glauque, troublante et vraiment particulière"
|