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Kuzco,
l'empereur mégalo
Passé inaperçu (malgré de bonnes critiques presse), Kuzco, l'empereur mégalo est un très bon cru Disney, tout à fait honorable, et surtout très recommandable. Kuzco s'inspire directement du classique Aladdin, en ce qu'il s'attache à développer un humour déjanté vraiment rafraîchissant, et totalement décalé par rapport aux productions Disney habituelles. L'histoire même est déjà difficile à synthétiser, sous peine de passer pour un fou bon à mettre à l'asile... Un empereur (Kuzco, donc), très imbu de lui-même, est transformé en lama à la suite d'un complot machiavélique de son Yzma de conseillère. Le plus incroyable est que tout cela tient la route sur l'écran, dans une cohérence qui ne nous fait jamais douter un instant de la faisabilité des faits. Chapeau bas ! Les situations absurdes et non-sensiques s'enchaînent à un rythme effréné, à raison d'un gag toutes les trente secondes, comme dans une bonne parodie live à la Leslie Nielsen. De plus, non content de pasticher quelques-uns des travers propres à l'homme (on croirait presque assister à un éloge de la bêtise et de l'égoïsme !), Kuzco se paie le luxe de remettre en cause la plupart des codes fondamentaux des dessins animés estampillés Disney ! Le héros n'a en effet aucune valeur morale (il n'est intéressé que par lui-même et son nombril, et n'hésite pas à faire des promesses en l'air) ; le sous-fifre Kronk de la méchante est, malgré sa corpulence de bodyguard, un vrai crétin, s'affichant ouvertement comme homosexuel (du moins vraiment très maniéré) ; et le second rôle, brave petit paysan (donc a priori gentil et avenant envers son prochain), ne se gêne pas pour balancer des vannes bien senties à l'empereur ! D'une manière générale, le rythme est donc rendu très alerte par cette succession de touches d'humour inattendues, auxquelles s'ajoutent des répliques d'ores et déjà cultes ("Bienvenue au royaume de la poële... et de la friture" avec la voix d'une poissonnière bien vulgaire, ou ce "Je suis navré, mais vous avez pourri le groove de l'empereur", lancé à un vieux, devenant par la suite paranoïaque !). Kuzco est un film qui atteint un niveau d'excellence en ce sens qu'il ne perd jamais de vue ses enjeux dramatiques, tout en se concentrant sur une multiplicité de gags tout bonnement hilarants. Pas besoin d'être bon client ou public facile, chaque scène est prétexte à rire franchement, sans retenue, dans une ambiance bon enfant. Serait-on donc en présence d'un film qui donne de l'énergie et lutte ouvertement contre la sinistrose ? Rien ne semble moins sûr, effectivement. Toujours est-il qu'il peut soutenir la comparaison, sans aucune gêne, avec le tout aussi jouissif Géant de fer, l'une des meilleures surprises outre-Atlantique de ces dix dernières années (mais ceci est une autre histoire). Rien que ça ! De
surcroît, la seule chanson présente (faisant office d'introduction),
étonnamment inspirée, détonne avec la mièvrerie
habituelle des productions Disney récentes ("L'air du vent"
de Pocahontas ou "De zéro en héros" d'Hercule).
En résumé, rien ne saurait gâcher le plaisir immédiat
que l'on éprouve en découvrant ce Disney cuvée 2001, qu'on aurait assurément
bien tort de bouder.
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"Se
rendre compte que l'équipe chargée de sa conception s'est
vraiment "éclatée" est un plaisir suffisant
et relativement rare pour s'abstenir de critiquer cette oeuvre extrêmement
sympathique"
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