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Revue de Presse
Flashback

Chaque mois, une quantité impressionnante de films d'animation sortent en salles (sans parler des films tout court). Un rapide tour d'horizon de la presse francophone s'impose donc... Cette section propose de revenir sur les films de ces dernières années. Car il n'y a pas que l'actualité qui prime !


GLOUPS ! JE SUIS UN POISSON

Réalisé par les danois Stefan FJELDMARK et Michael HEGNER en 2001, Gloups ! Je Suis Un Poisson, sans être LA perle rare, a eu son petit succès public. A l'époque, Première regrettait pourtant "les chansons niaiseuses (par Yannick et Laam) et l'humour ras des flots". Lui accordant une critique expédiée, assortie d'une simple étoile (de mer ?) en guise de note, le journaliste Christophe Narbonne concluait que "si l'animation est de qualité, le film manque cruellement d'identité".

Pour Synopsis, la déception était plus profonde, presque insidieuse : "Bien que l'on puisse être satisfait de voir sur nos écrans un dessin animé 100% européen et bien que "Help! I am a fish" se laisse voir avec plaisir, on regrettera le scénario un peu simpliste avec un air de déjà-vu". Le Monde le considérait "parfaitement hollywoodien et suffisamment bien mené pour contraindre de très jeunes spectateurs à rester une heure et demie sous l'eau". Hollywoodien et pour les très jeunes ? Bravo les non-compliments.

Il faudra donc les chercher du côté d'autres revues, pour des louanges qui, contre toute attente, sont d'ailleurs assez dithyrambiques. Monsieur Cinéma y a vu "un scénario malin et alerte, une animation fluide, agréable, inventive et parfois même poétique, sans compter une dénonciation souriante (...) du totalitarisme et de l’abus de pouvoir avec des « méchants » particulièrement bien croqués". Gloups ! serait-on tenté de dire, pour rester dans le ton... Pourtant, on aura vu ailleurs que "si cette fiction dessinée ne fait pas "gloups", c'est qu'elle est construite comme un vrai film d'aventures. Riche en rebondissements, l'histoire nous entraîne au fond des mers et d'un vrai suspense qu'apprécieront les enfants pas trop jeunes" (Le Figaro Magazine). Il faudrait que les critiques se mettent d'accord, de temps en temps !

S'égarant dans les jeux de mots assez lourdingues, d'autres magazines complimentent à leur façon cet aimable film... A l'image du Figaroscope, qui trouve là "une aventure "poissonnante", pleine de bulles", du Parisien qui entérine cette idée d'un long métrage de qualité ("fort d'un graphisme très agréable et d'un scénario soigneusement étudié pour naviguer entre deux eaux : celle de l'émerveillement et celle des craintes enfantines"), ou encore de Ciné Live, qui y voit "un dessin animé marin, malin et écolo qui ne craint pas de s’adresser à la fois à l’intelligence et à la sensibilité des enfants. Une véritable réussite".

Résolument poétique et semble-t-il destiné aux enfants avant tout, Télérama trouve pour sa part la production danoise "tendre, frétillante, astucieuse", avec un "mélange rêveur de techniques traditionnelles et d'animation en 3D [qui] permet de jolies audaces poétiques", et Aden reconnaît qu'"il y a dans ce dessin animé une vraie histoire, des personnages attachants, un univers astucieux. D'ailleurs, nos enfants ont adoré".

Reste en tous cas le côté presque folklorique du film : c'est une production danoise. Synopsis mettait assez en évidence cet aspect [voir plus haut], tout comme Repérages, qui induisait que le long métrage aurait pu en pâtir ("C'est de l'animation, c'est Danois, mais la combinaison du travail par ordinateur avec les pinceaux traditionnels vaut largement le modèle américain"). Préjugé scandaleux...

Gloups ! Je suis un poisson a donc été bien accueilli dans l'ensemble, avec semble-t-il cependant un bénéfice du doute laissé quant à sa provenance : américain, on l'aurait qualifié d'anecdotique ; mais son origine danoise lui attire toutes les curiosités. Ceci expliquerait-il cela ? Le but de cette rubrique n'étant pas de trancher, nous laisserons le mot de la fin à Stéphane Brisset de L'Express : "Si l'on décèle tout de même une petite faiblesse dans les chansons, ce défaut n'entame en rien l'enthousiasme suscité par ce film aussi enchanteur qu'intelligent, à voir seul ou en famille".

Sortie France : 11 avril 2001.


ON N'EST PAS DES SAUVAGES !

Distribuée par la Cinéma public Films, voilà une oeuvre totalement passée inaperçue (à sa décharge, il n'y eut que 25 copies en exploitation sur tout le territoire). Pas même de critique digne de ce nom dans AnimeLand, c'est dire. Pourtant, à bien chercher, on trouve. Première lui accorda deux étoiles -lorsque l'on connaît l'exigence du magazine, c'est le signe d'une oeuvre de qualité-, racontant brièvement le scénario des 6 courts métrages qui composent le film, avec tantôt un court qualifié de "rigolo", un autre de "beau mais ennuyeux", ou un troisième "à la mise en scène soignée et à la nostalgie poignante". Le court intitulé Les Aventures de Léon y est même comparé au primé La Vie des Animaux, de l'illustre Nick PARK ! Le verdict du magazine : "Ce programme donne un aperçu intéressant des techniques d'animation françaises". Dans le même ordre d'idées Emmanuel Cirodde de Ciné Live émettait une sélection forcément subjective : "Difficile de ne pas marquer ses préférences. A ce petit jeu cruel deux films tirent leur épingle du bouquet : La vache qui voulait sauter par dessus l’église, drôle, touffu et compliqué (...). Puis Le cyclope de la mer, fable poignante..."

L'unanimité, cette fois, fut de mise, pour reconnaître l'extrême qualité de ce programme destiné aux enfants, mais en aucun cas infantilisant ou abêtissant. Aden a trouvé là "six petites merveilles". Chacune possédant, "outre un accomplissement formel, un univers propre, identifiable, personnel (et parfois très attachant)". L'Express s'enflammait : "on est absolument ravi de voir le talent et la vitalité qui agitent les réalisateurs de ces courts métrages". Bernard Génin de Télérama de surenchérir : "Rares sont les programmes présentant des courts métrages d'une égale qualité. C'est le cas de ces six films d'animation français destinés au jeune public". Et Repérages de résumer brillamment ce genre d'oeuvre hybride (puisqu'une compilation appelle des courts métrages issus d'univers différents) : "L'éclectisme de ce programme est d'autant plus réjouissant que dans le domaine de l'image animée, la segmentation est de rigueur".

Globalement, le bilan est donc plus que positif : qualité de l'animation, qualité du scénario, et même bon goût dans le choix des courts présentés ! La seule ombre au tableau provient du peu de retombées du film (promotion inexistante, critiques rares et toujours succintes). Aucune édition DVD n'étant envisagée à l'heure actuelle, on espère des ressorties ou des projections dans les différents festivals de France et de Navarre.

Sortie France : 13 septembre 2000.

Revues compulsées par Gersende Bollut

Sources diverses : Aden, Anima, AnimeLand, les Cahiers du Cinéma, le Canard Enchaîné, Chronic'art, Cinélibre, Ciné Live, Le Cinéma SFX, Coyote, DVDRama, les Echos, L'Ecran Fantastique, Elle, L'Express, Le Figaro, Figaroscope, Japan Mania, Libération, Mad Movies, Le Monde, Monsieur Cinéma, L'Officiel des Spectacles, Le Parisien, Positif, Première, Repérages, Studio, Technikart, Télé Obs Cinéma, Télérama, La Voix du Nord, Zurban...

 

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