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Sherlock
Holmes Hayao MIYAZAKI a travaillé en pré-production avec 2 italiens : Marco & Gi PAGOT (auteurs de Caliméro, respectivement dessinateur et scénariste/productrice). Il s'est inspiré des croquis des italiens, cependant les personnages auront toutefois un aspect bien différent des premières ébauches. Hayao garde un très bon souvenir de cette collaboration sur Sherlock Holmes, et donnera ainsi son état civil à Porco Rosso : Marco Pagot, en clin d'œil au dessinateur italien. Même s'il n'a supervisé la réalisation que de 6 épisodes, Hayao MIYAZAKI aura grandement apporté son style à cette série de 26 épisodes, qui a bercé notre enfance avec tant d'autres (la suite de la série se réalisa sans lui, car il a en tête la production de diverses réalisations).
On retrouve le style de MIYAZAKI au travers de la présence de nombreuses machines volantes (le ptérodactyle de Moriarty, les avions -cf. l'épisode 10 L'aéropostale pour vous en convaincre), mais d'autres également : véhicule amphibie du professeur Moriarty, voitures, trains, bateaux & sous-marins. Ce n'est pas là la seule 'trace' de son style, la manière de courir des personnages faisant particulièrement penser à celle de Lupin (surtout pour les grands personnages comme Holmes ou Moriarty). Des personnages animaux pourvus de voix aussi est assez particulier de MIYAZAKI : des chiens, un renard (Holmes), un loup (Moriarty) ; cela se retrouve dans Porco Rosso, Mimi o sumaseba et d'autres. La manière dont est traitée l'histoire est quand même assez éloignée de l'œuvre originale de Sir Arthur Conan DOYLE : le ton n'est pas aussi noir que dans certaines nouvelles, il est plus puéril : les affaires que doit résoudre Sherlock Holmes le sont de façon beaucoup plus décontractée. Les actions du professeur Moriarty sont l'occasion d'orchestrer de folles courses-poursuites où se ridiculise l'inspecteur Lestrades. À cause de leur naïveté, leur orgueil et leur bêtise, les bandits nous sont rendus très sympathiques. C'est un peu la même approche effectué par GOSCINNY lorsqu'il créé le personnage d'Averell Dalton dans Lucky Lucke. De toute manière, Moriarty n'est pas si méchant qu'il paraît et il devient doux comme un agneau après avoir vécu quelques jours avec Mme Hudson... De même, la psychologie de Holmes est moins sombre que l'originale : il apparaît dans la série comme quelqu'un d'assez stable (il ne se drogue pas, comme c'est le cas dans les aventures originelles, il est moins froid et hautain) ; même s'il lui arrive cependant d'être absent moralement pendant une affaire qu'il résout, de disparaître sans dire pour quelle raison ou de s'enfermer dans d'infructueuses manipulations chimiques (grande passion de Holmes). Il n'en est pas pour autant parfait, et s'il n'est pas aussi sanguin que Lestrades, cela ne l'empêche pas de courir tête baissée dans de folles poursuites !
MIYAZAKI a une opinion très arrêtée du personnage qu'il a voulu créer : "Aussi bien Holmes que Moriarty sont deux parfaits crétins et c'est Mme Hudson qui réussit toujours à reprendre en main les situations absurdes dans lesquelles leur médiocrité les a mis". La position est originale et est parfaitement illustrée par les deux autres épisodes rendus par MIYAZAKI, L'enlèvement de Mme Hudson et surtout L'aéropostale, où Mme Hudson devient l'héroïne. D'ailleurs, dans toutes les adaptations de Sherlock Holmes qui ont été faites, Mme Hudson a été représentée comme un personne d'un certain âge, mais MIYAZAKI en avait décidé autrement en lui donnant les traits d'une personne jeune, romantique et à forte personnalité, et allait jusqu'à la représenter dans les croquis préparatoires comme une humaine, mais la Rai a opposé son veto. C'est d'ailleurs là un autre des aspects de la liberté qui a été prise auprès de l'œuvre originelle, la série Meitantei Holmes ne reprenant aucune des aventures du Sherlock Holmes de Sir Arthur Conan DOYLE, ou si peu. De tous les apports de MIYAZAKI à Meitantei Holmes, seule la supériorité qu'il accorde à Mme Hudson ne sera pas reprise par le nouveau staff. On constate un niveau légèrement plus bas en terme de scénario après le départ de MIYAZAKI, avec une situation plus classique mettant en opposition un méchant bête et un gentil malin, mais en terme de réalisation cette série n'a rien perdu de son attrait, et peut même se targuer d'avoir un épisode digne du grand écran et intitulé La voleuse (réalisé par MIKURIYA), dont les angles de vue dans l'animation sont extraordinaires pour une simple production pour la télévision ! Cette série, qui aura bientôt 20 ans, n'a en rien perdu ses attraits : que ce soit au niveau de l'esthétique, de la technique ou du contenu-même de l'histoire, Sherlock Holmes reste une production de grande qualité, aussi bien pour petits et grands… Marco
Pagoto |
"Cette série, qui aura bientôt 20 ans, n'a en rien perdu ses attraits : que ce soit au niveau de l'esthétique, de la technique ou du contenu même de l'histoire" |
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