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The
Thing Le scénario raconte le cauchemar que vit une équipe scientifique coincée dans le Pôle Sud et prise au piège d’une espèce extra-terrestre prenant forme humaine ou animale. La pression dans le groupe monte et les méfiances grandissent, tandis que la chose tue progressivement toute la bande. La mise en scène, aussi glaciale que les paysages filmés, met particulièrement le spectateur sous tension, tout comme le sont les personnages de l’histoire. A la manière du premier long métrage de Sam RAIMI, Evil Dead, mais en moins gore, l’épouvante n’existe dans The Thing que pour elle-même. Il n’y a pas de message fort caché derrière le film, juste le plaisir de faire sursauter le spectateur et de faire disparaître les personnages un par un, avec un final sans concession. La musique d’Ennio MORRICONE sied bien mieux à l’histoire que lorsque le réalisateur compose lui-même des mélodies répétitives au point d’en être assommante. Et l’apparente simplicité du scénario mélange en réalité les genres et réfléchit sur la nature des relations humaines, et son importante fragilité voilée par une chaleur apparente toute relative. Il est d’ailleurs amusant de constater à quel point le cinéaste réussit un tour de force dans un film qui ne lui permet pas de tenir un discours très palpable, et qui lui est moins personnel que beaucoup d’autres. The Thing est en effet un des rares longs métrages où le réalisateur ne compose aucune musique, et où il ne donne aucun point de vue particulier, quand son engagement est beaucoup plus visible dans ses autres productions (la position radicale contre le libéralisme d’Invasion Los Angeles), et quand ses compositions donnent un caractère singulier et une empreinte (discutable) à ses autres films. C’est que le concept du monstre invisible prenant l’apparence de n’importe quelle personne renvoie de lui-même aux peurs ancestrales de possession par le démon, et d’ailleurs la chose ne craint que le feu, telles ces soi-disant sorcières qu’on brûlait dans l’espoir de détruire le démon. The Thing tire aussi son efficacité de la méfiance naturelle que tout être humain possède envers l’autre, l’étranger, cet ethnocentrisme qui nous caractérise et auquel nous n’avons aucun mal à nous identifier. Imaginer automatiquement l’alien (c’est-à-dire littéralement l’étranger) belliqueux fait partie de notre essence. Et si The
Thing rejoint le reste de la filmographie de son créateur, c’est
dans cette ambivalence, cette ambiguïté qui caractérise
un cinéaste qui tantôt dénonce le fonctionnement
capitaliste du système et ses duperies, tantôt affiche
malgré lui des opinions aux tendances conservatrices. Une faiblesse
qui n’empêche pas ce film d’avoir un pouvoir attractif
aussi puissant plus de 25 ans après sa sortie en salles que lorsqu’il
effrayait ses premiers spectateurs. |
"La mise en scène, aussi glaciale que les paysages filmés, met le spectateur sous tension" |
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