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Anciens éditos

 

EDITO INAUGURAL

Medium mésestimé, l'animation a toujours fait l'objet de préjugés tenaces et largement infondés, selon lesquels elle ne serait réservée qu'aux enfants et aux imbéciles. En France, depuis 1999, la diversité et la qualité générale des nombreux films d'animation sortis en salle semblent heureusement avoir suscité l'intérêt du public et de la critique la plus exigeante. Enfin.

Loin d'être le succédané de septième art à quoi beaucoup ont voulu la réduire, l'animation est depuis longtemps le support de passionnantes et stimulantes recherches formelles, narratives et thématiques. Frames s'attachera à défendre et analyser ce medium dont la légitimité et la maturité sont incontestables, mais pourtant souvent contestées. Nous n'hésiterons pas non plus à promouvoir et à disséquer le cinéma que nous aimons -de Cameron à Ford, d'Eastwood à Kitano-, en rejetant tout esprit de chapelle, toute hiérarchie entre les genres, les nationalités ou les époques.

N'en déplaise aux gardiens d'une certaine doxa institutionnelle, l'histoire du septième art ne s'est pas arrêtée il y a trente ans. Elle continue bel et bien à livrer de nouveaux chefs-d'oeuvres. Qu'ils soient des films live ou des films d'animation, des films d'action ou des films intimistes, des films américains ou des films asiatiques n'a, pour nous, aucune importance.

Pierre Gaultier
Rédacteur en chef


EDITO 2004

Une page de l'animation mondiale a définitivement été tournée au début de l'année 2004, avec l'annonce officielle de la fermeture du département 2D du studio Disney, mettant fin à plus de cent ans de longs métrages fabuleux, bouleversants et artistiquement irréprochables.

Frames vous en parlait depuis plusieurs mois, c'est désormais chose faite, les vrais héritiers du savoir-faire 'Walt Disney' ont quitté le navire. Démission de Roy Disney, licenciement massif des 200 salariés de la branche animation traditionnelle, débarquement annoncé de Pixar fin 2005... la souris a de quoi faire grise mine, et tout cela par la faute d'un seul homme, Michael Eisner, réorientant désormais la politique du studio vers le tout synthèse, en commençant par le recyclage des vieux classiques maison. Vilipendé, éclaboussé, le studio n'a plus de Disney que le nom.

Fort heureusement, habitués que nous sommes aux happy end façon Mickey, un espoir subsiste. Sitôt remerciés, certains des employés ont annoncé la création instantanée de leur propre société indépendante, Legacy Animation Studios. Une initiative à n'en pas douter mûrement réfléchie, ladite fermeture de la branche 2D du studio étant pressentie depuis de nombreux mois. "Notre but est de créer des films d'animation de qualité avec des histoires attractives et des personnages forts, et de perpétuer ainsi l'héritage de l'animation à la main si cher à Disney".

Faut-il ainsi s'attendre dans les prochaines années à la renaissance de films d'une qualité exceptionnelle, symbiose parfaite entre qualités formelles indéniables et scénarios ingénieux... Bref, de nouveaux Blanche-Neige, Bambi et Pinocchio ? Peut-être. Et ça, c'est bougrement réjouissant.

Gersende Bollut Rédacteur en chef


EDITO 2005

Les Oscars 2005 ont salué une nouvelle fois l'incroyable réussite artistique et publique de Pixar, les Indestructibles succédant au sacre du Monde de Nemo un an plus tôt. Le studio n'en finit décidément pas d'enchaîner les succès, tout en gardant la tête froide en se concentrant désormais sur l'après-Disney. Dans le numéro daté janvier 05 du magazine AnimeLand, Brad Bird offrait une vision interne de Pixar, "mélange de fortes personnalités et de talents divers", présentant des conditions de travail idéales, avec "une atmosphère de liberté créative où chacun est encouragé à s'exprimer". Idéales, au point d'en être suspectes : comment est-il possible de travailler dans la bonne humeur, sans trop de contraintes et avec une grande liberté dans le genre blockbuster bon enfant qui reste leur fond de commerce, dans un secteur soumis aux exigences de rentabilité que l'on sait, et donc sous pression ? En étant passionné. Ce que sont indéniablement les gars de chez Pixar, qui gagneront encore davantage d'indépendance à l'échéance du contrat les liant au studio de l'oncle Walt.

Le féru d'animation pourra lui aussi nourrir sa passion en cette prometteuse année 2005, que ce soit au cinéma avec l'exploitation toujours plus nombreuse de programmes de toutes époques et tous horizons (voir notre agenda), ou en DVD avec quelques grands événements comme on n'osait en rêver. Le chef-d'œuvre Bambi est enfin accessible dans un Collector aux petits oignons, tout comme une galette fort bien conçue proposant l'intégralité des travaux d'Alexeïeff, d'ores et déjà disponible chez le discret et néanmoins sympathique éditeur Cinedoc. Sans oublier l'intégrale Norman McLaren, toujours maintenue pour le courant de l'année chez l'Office National du film du Canada.

Non vraiment, être passionné a du bon en 2005.

Gersende Bollut Rédacteur en chef


EDITO 2006

Proportionnellement au reste de la production cinématographique (tous genres confondus), l'animation compte davantage de francs succès que d'échecs cinglants. Si l'on s'en tient au seul premier semestre 2006, Bambi 2 et l'Age de Glace 2 cumulent à eux deux près de 8 M de spectateurs en France (le deuxième opus des aventures de Scrat étant sur la 2ème place du box-office annuel), et le dernier-né des studios Pixar, Quatre Roues, devrait à n'en pas douter faire salle comble à son tour, en attendant les Flushed Away et autres Arthur et les Minimoys, cartons annoncés de fin d'année.

Surtout, chaque sortie (ou presque) crée l'événement, fait dont ne jouissent pas la plupart des films en prises de vues réelles. Ainsi, l'exploitation de Pompoko en janvier dernier, à la faveur du sceau de qualité Ghibli désormais identifiable par le public, a été largement relayée, et la Véritable Histoire du Petit Chaperon Rouge, curiosité en-deçà des standards techniques Pixar-DreamWorks mais non moins hilarante, n'est pas passée inaperçue. Quant à Renaissance, même si le succès escompté n'a pas été au rendez-vous, la couverture médiatique a été importante. Et le cinéma d'animation hexagonal n'est de toutes manières pas en berne, avec un Astérix et les Vikings approchant des 1,3 M d'entrées. L'exploitation d'une production animée en salles est-elle synonyme de milliers d'euros sonnants et trébuchants ? Nous n'irons pas jusque là, car dans l'économie du cinéma il n'y a pas de recette miracle... Toutefois l'animation a le vent en poupe c'est une certitude, et les distributeurs le savent bien.

Dans L'humain Parfait, Gonzague Gauthier affirmait que "Quand l'esprit s'exprime, c'est l'art qui s'anime". Ces derniers temps, notre genre de prédilection semble en effet faire sienne cette citation... quand la qualité est au rendez-vous, c'est notre passion qui se ranime.

Gersende Bollut Rédacteur en chef


EDITO 2007

En février, la Môme d’Olivier Dahan était présenté comme le film du moment, rendez-vous pour ainsi dire obligé de tous les spectateurs de France et de Navarre. Résultat : un carton à la clef. Mais pour 5 millions de cinéphiles conquis, combien de coupures de presse, d’émissions-prétexte et d’affiches placardées sur toutes les colonnes Morris, frôlant l’indigestion… ?

Perpétuellement, le rouleau-compresseur de la promotion cinématographique remet en question la légitimité des films mis en avant, au détriment d’œuvres peut-être plus audacieuses, personnelles, voire capitales, mais qui passeront inévitablement inaperçues. Il ne s’agit pas ici de jouer les candides, nous ne sommes pas dupes que le cinéma reste une industrie régie par d’immuables règles de rentabilité. Mais s’il est une chose qui irrite l’équipe de Frames, c’est bien cette politique consistant à mettre en avant toujours les mêmes films dont les médias nous abreuvent chaque jour jusqu’à plus soif. Nulle couverture donc sur le troisième opus de Spider-Man ou de Pirates des Caraïbes pour le nouveau numéro de la version papier du site disponible depuis peu, d’autant que notre indépendance éditoriale nous permet de choisir la thématique de nos dossiers en toute liberté.

Après un sujet Parrain, sans actualité particulière sur la trilogie de Coppola, Frames se penche ce trimestre sur le « cas » Michael Mann, cinéaste qui s’impose comme l’un des plus grands auteurs US de cette dernière décennie. Parce qu’il n’est nul besoin d’alibi promotionnel pour consacrer un numéro au cinéma que nous affectionnons. Sans pour autant manquer une occasion de braquer nos projecteurs sur des auteurs encore trop peu connus, mais qui feront l’événement dans les prochains mois, comme en témoigne le portrait de Matt Groening, génie bientôt reconnu et consacré lors de la sortie du film des Simpson, attendu par toute l’équipe comme le Messie.

Gersende Bollut Rédacteur en chef


Pourquoi l'animation a déjà révolutionné le cinéma



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Doubleur de DA, un métier de rêve ?


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Jin-Roh



La Mélodie du Bonheur


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